Définition de BERGER, RE

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DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : bèr-jé, jê-r' ; l'r de berger ne se lie jamais ; au pluriel, l's se lie : des bergers heureux, dites

DÉFINITIONS

1
Gardien. gardienne des bêtes à laine.
Les rois et les bergers y sont d'un même rang
de Pierre CORNEILLE dans Poly. V, 2
Mais bientôt le ciel en colère, Par la main d'une humble bergère Renversant leurs bataillons [des Anglais]
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Ode II
La main d'une bergère a changé le destin
de D'AVRIGNI dans Jeanne d'Arc, I, 1
2
Sémantique : Fig. Dans la poésie pastorale, amant, amante. Un berger fidèle. Une bergère insensible.
L'heure du berger, le moment favorable aux amants.
L'heure du berger sonne
de Jean de LA FONTAINE dans Coupe.
Il assura qu'il avait trouvé l'heure du berger dans un certain cabinet
de Antoine HAMILTON dans Gramm. 8
Je sais que Moustapha n'a pas trouvé avec vous l'heure du berger
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. à Cath. 12
3
L'étoile du berger, la planète Venus.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Que vont querant cil fol bregier, Qu'il ne viennent à ma dame servir ?
de HUES DE LA FERTÉ dans Romancero, p. 184
2
XIIIe s.
Foulz est qui fait de leu bergier
de MÄTZNER dans p. 79
Que qu'il fesoient leur mellée, Lor bergiere s'en iert alée, Li bergiers les ot oubliez ; Iluec s'en erent outre alez
dans Ren. 6374
Par vostre grant malaventure, Me tenissiés vous por bergier ? Or allés aillors herbergier, Qui m'apelés ci menteor
dans la Rose, 12459
Cuer ne puet qu'ung seul hoste dedens soi herbergier ; Por ce doit l'en tenir à fol et à bergier, Qui vuelt Dieu et pechié en son cueur enfergier ; Nus ne puet ces deus erbes planter en ung vergier
de Jean Chopinel, dit Jean DE MEUNG dans Test. 1530
3
XIVe s.
Et li plusour ont dit : Dieux doint Bertran santé ; Plus li affiert d'onnour qu'on ne li a porté ; Pas ne sommes rendu à bregier rassoté
dans Guesl. 22744
4
XVIe s.
Ô puissant Pan, que chascun bergier tient Pour son grand Dieu, qui seul de toutes parts Vas conservant nos loges et nos parcs
de Clément MAROT dans I, 310
D'autre costé gracieuses bergieres à te louer se monstreront legieres
de Clément MAROT dans I, 318

ÉTYMOLOGIE

1
Bourguig. borgei, bogei, borgeire ; Berry, barger, bargère ; picard, berker ; norm. bergier (prêtres et bergiers sont des sorciers, dicton du pays de Bayeux) ; provenç. bergier, bergeira ; bas-lat. berbicarius, du bas-lat. berbix, brebis (voy. BREBIS). Dans le moyen âge, berger était souvent pris avec une acception injurieuse (homme stupide, grossier, sans valeur), comme on peut voir à l'historique.

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